En garrigue, chaque hectare de panneaux solaires condamne environ 6 hectares de milieux naturels pour alimenter moins de 300 foyers par an (hors chauffage électrique et 160 avec le chauffage électrique).
Des surfaces équivalentes en toiture, friche ou parking produiraient la même électricité sans détruire des écosystèmes méditerranéens uniques.
A peine 160 foyers alimentés pour 6 hectares détruits en moyenne.

Nous présentons ici deux sites emblématiques : Aigaliers et Vallérargues, situés non loin d’Uzès.
Depuis la montgolfière de Jean Donnet , l’œil embrasse ce qui devrait être un écrin de forêt méditerranéenne et de garrigue… mais où l’on distingue désormais de vastes centrales photovoltaïques industrielles.
Dans un rayon de 50 km, plus de 60 projets similaires sont en cours, menaçant la destruction de plusieurs milliers d’hectares de garrigue, un écosystème unique abritant une biodiversité exceptionnelle.
Ces clichés saisissants montrent ce que signifient concrètement ces projets : la disparition progressive de paysages millénaires, remplacés par des zones industrielles qui fragmentent les habitats naturels, perturbent la faune et accélèrent la dégradation des sols.
📢 Photovoltaïque industriel en garrigue : le vrai bilan d’1 hectare de panneaux
1️⃣ L’empreinte réelle sur la garrigue
Lorsqu’on parle de “1 hectare de panneaux solaires”, il ne s’agit que de la surface couverte par les modules eux-mêmes.
En réalité, la surface de garrigue condamnée est bien plus importante à cause :
L’espacement entre les rangées (pour éviter l’ombrage)
Les pistes de sécurité imposées par les SDIS (pompiers) (≈ 6 m autour)
L’Obligation Légale de Débroussaillement (OLD) de 50 m minimum autour de toute installation, pouvant aller jusqu’à 100 m selon décision du maire ou du préfet
Les chemins d’accès externes, parfois longs de plusieurs centaines de mètres
📏 Chiffres pour un cas “médian” (Gard, garrigue, OLD 50 m) :
1 ha de panneaux = ≈ 2,0 ha de parc clôturé
Piste périmétrique : ≈ 0,34 ha
Couronne OLD 50 m : ≈ 3,81 ha
➡ Total impacté : ~6,15 ha de garrigue détruite ou fortement artificialisée par hectare de panneaux

2️⃣ L’énergie réellement fournie aux foyers
En zone méditerranéenne, 1 ha de panneaux au sol (puissance ≈ 0,55 MWc) produit en moyenne ~715 MWh/an.
🔹 Consommation moyenne en France :
Foyer hors chauffage électrique : ~2 500 kWh/an
Foyer avec chauffage électrique : ~4 500 kWh/an
🔹 Résultat :
Hors chauffage électrique : 715 000 ÷ 2 500 ≈ 286 foyers alimentés
Avec chauffage électrique : 715 000 ÷ 4 500 ≈ 159 foyers alimentés
💡 Ces chiffres sont théoriques : l’électricité solaire est intermittente et nécessite le soutien du réseau (souvent fossile) pour compenser la nuit et les jours sans soleil.







Il était une fois, au cœur du Gard, des joyaux posés sur les collines : Uzès, Vallérargues et Aigaliers et tant d’autres…
Ces villages, comme suspendus entre ciel et pierre, respiraient la mémoire des siècles. Les ruelles pavées d’Uzès racontaient l’histoire des ducs et des artisans, la pierre blonde s’illuminant sous le soleil provençal. À Vallérargues, les oliviers centenaires et les murs de calcaire semblaient veiller sur un paysage de garrigue où chaque sentier sentait le thym et le romarin. Aigaliers, enfin, s’ouvrait sur un horizon de chênes verts et de murets de pierre sèche, gardiens silencieux d’un savoir-faire ancestral.
Autour d’eux, la garrigue s’étendait comme une mer végétale. Ce n’était pas qu’un décor : c’était un écosystème rare, façonné par le temps et reconnu par l’UNESCO comme un patrimoine naturel d’exception. Ici, le chant de l’alouette se mêlait au vol du Circaète Jean-le-Blanc ; des faucons, des Milans et autres espèces protégées, là, la lumière dansait sur les cistes en fleurs. Chaque printemps, cette terre parfumée accueillait marcheurs, cyclistes, peintres et poètes, attirés par la promesse d’un voyage dans un Sud authentique et préservé.
Mais l’histoire prit un tournant sombre.
Sur un cercle de moins de cinquante kilomètres, on vit surgir plus de soixante projets de centrales photovoltaïques industrielles. Les promoteurs promettaient de l’énergie « verte », mais leurs plans trahissaient une réalité plus brutale : plusieurs milliers d’hectares de forêts méditerranéennes allaient être rasés. Les collines seraient nivelées, les sols imperméabilisés, et les sentiers de garrigue remplacés par des alignements métalliques tournés vers le soleil, sans ombre ni murmure d’oiseau.
Les habitants, eux, savaient que l’enjeu dépassait l’esthétique.
La garrigue, avec ses racines profondes et son sol poreux, régulait les eaux de pluie, limitait les inondations et abritait une biodiversité unique. Sa destruction n’était pas seulement une perte paysagère : c’était une atteinte à l’équilibre fragile de tout un territoire, à son patrimoine vivant, à son attrait touristique, et à la mémoire collective.
Alors, au milieu des oliviers et des pierres sèches, une résistance silencieuse prit forme.
Car il ne s’agissait pas de refuser le soleil, mais de refuser de sacrifier la mémoire et la vie de ces lieux au nom d’un progrès mal pensé.
Et l’histoire, encore en train de s’écrire, dépendait désormais de la voix de ceux qui aiment ces terres assez pour les défendre.

